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Le Tribunal Administratif de Lille décide l’évacuation du camp de migrants de Dunkerque, installé sur l’aire des gens du voyage de Loon-Plage.

Depuis qu’ils ont été chassés définitivement du camp de Mardyck les 4 et 5 mai dernier, les exilés de Dunkerque se sont repliés sur l’aire des gens du voyage de Loon-Plage.

Pas plus de toilettes, de points d’eau, de douches, de raccordement électrique que depuis qu’ils ont été renvoyés de Grande-Synthe le 23 novembre 2021.
Mais au moins une borne à incendie qui permet un accès à l’eau et un terrain stabilisé et ombragé.

Le 25 mai est affiché sur le terrain une requête en référé mesures utiles (le Tribunal Administratif a une semaine pour décider ou non de l’évacuation d’un lieu occupé illégalement). 
Cette requête, datée du 25 mai, affichée dans l’après-midi le jour-même, annonce le jugement pour le 31 mai (il est important de noter que les 27/28 et 29 mai sont le weekend de Pentecôte…)
On y lit que c’est la CUD qui est compétente pour l’accueil des gens du voyage depuis le 22 juin 2020 et que cette aire est occupée illicitement pas des migrants.
Un huissier a constaté que cette aire ne dispose ni de sanitaires, ni d’eau, ni d’électricité, ni de ramassage des ordures ménagères (auxquelles, du coup, les occupants mettent le feu…).

L’audience a été préparée avec soin dans le peu de temps imparti, par Salam et par le HRO : Quatre requérants occupants de terrain ont été trouvés et un avocat (Lionel Crusoé) qui a accepté de prendre le dossier en charge en urgence.

Le 31 mai, devant le juge, le représentant de la CUD justifie la nécessité de cette évacuation par la réservation, pour le 25 juin, d’un groupe de cent caravanes de gens du voyage, mais n’a apporté aucun document justificatif.
Le juge lui laisse jusqu’au vendredi 2 juin à 16 h pour en produire. Le jugement ne sera rendu que la semaine suivante. 
(Ces documents ont été produits en temps et en heure …)

Nous savions que cela ne pouvait pas être définitif…
Nous n’avons rien contre les gens du voyage.
Nous refusons toujours d’opposer les précarités.
Nous ne demandons pas que l’évacuation n’ait pas lieu. Nous demandons que les exilés ne soient pas simplement renvoyés sur les routes, mais déplacés vers un lieu plus digne. Nous ne demandons pas un camping « 4 étoiles », nous demandons juste un lieu avec un point d’eau, des toilettes, et une benne à ordures relevée régulièrement.

L’avocat des occupants, Lionel Crusoë, qui nous a déjà accompagnés sur de nombreux combats devant les tribunaux, parle longuement de la situation complexe des habitants, des nombreux déplacements forcés et de la perte de leurs affaires personnelles que cela entraîne.
Il parle aussi du travail des associations (aides matérielles et travail d’information) et de la nécessité de la stabilisation du camp pour permettre ce travail (il dit fournir au juge une attestation circonstanciée de MDM).
Il dit qu’il n’y a eu aucun diagnostic fait. L’écoute des occupants et la prise de connaissance du public avant évacuation doit encore être faite…

La décision de justice tombe lundi 12 juin.
Lionel Crusoé nous écrit :
« Comme c’était hélas à prévoir, le tribunal administratif de Lille a, au regard des éléments en dernier lieu présentés par la communauté urbaine, enjoint aux occupants de quitter les lieux. »…

Nous attendons la grosse évacuation d’un jour à l’autre.