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Actualités

Grande-Synthe : le retour des évacués…

Monsieur le sous-préfet mardi matin (17 septembre, matin de l’évacuation) nous affirmait, avec un sourire supérieur, que cette fois-ci les gens évacués ne reviendraient pas.
Les associatifs sont sur le terrain et connaissent la réalité : les migrants reviennent faute de propositions adaptées.

125 repas jeudi midi, 250 vendredi, 350 samedi et 400 dimanche (avec évaluation à 500 du nombre des présents…)

Quand les autorités accepteront-elles de reconnaître la réalité : inutilité des évacuations sous la contrainte, et avec les empreintes Dublin ?…

Évacuation rue des Huttes, ce 19 septembre

Le « camp » après le passage des forces de l’ordre.

Une énorme machine qui broie fait disparaître arbres et buissons.

Communiqué de presse de notre président :

A une époque où on se targue de protéger les abeilles et tous les autres insectes, couper les arbres et les buissons qui peuvent leur servir de refuge parce qu’ils servent aussi d’abri à des hommes sans défense, n’est-ce pas scandaleux ?

A une époque où tous les partis se targuent d’écologie, il semblerait qu’ils se colorent de thèses extrémistes… Là encore à des fins électoralistes…

Jusqu’où oseront-ils salir notre République ?

Jean-Claude Lenoir

Grande-Synthe : évacuation forcée du 17 septembre 2019.

Le sous-préfet l’avait annoncée le 17 juillet.
Le Tribunal Administratif l’avait décidée le 5 septembre.
Les destinations devaient être dans les Hauts de Flandres. C’était la règle depuis plus d’un an.

Le 17 septembre à 7 h du matin les CRS fermaient l’accès à l’Espace Jeunes du Moulin.
La présence des forces de l’ordre était spectaculaire.
50 autocars attendaient un peu plus loin.
La presse avait le droit d’entrer, les associations non.

Tout s’est passé dans le calme : les migrants étaient prévenus, les « récalcitrants » iraient en Centre de Rétention…
Ils sont montés calmement dans les bus qui les ont emmenés. On s’attend à des retours massifs dans les heures et les jours qui viennent.

Très vite la grosse benne blanche est arrivée, celle qu’on connaît bien pour ce genre de travail depuis l’incendie du camp de La Linière, pour enlever les tentes et le matériel abandonnés de force derrière le hangar. Puis un bulldozer est venu prêter main forte…

On a vu arriver une famille, nouvelle, (qui a accepté très vite l’orientation proposée), puis un homme seul, complètement désorienté, qui lui n’a pas voulu repartir à peine arrivé.

Ensuite nous avons appris que deux bus étaient arrêtés au péage, sur l’autoroute A 16. Les occupants venaient d’être gazés, suite à leur rébellion quand ils ont pris conscience de leur éloignement vers la Bretagne (les Hauts de France sont étendus !), ils ont voulu descendre et ont profité du premier arrêt (le péage). La réaction des forces de l’ordre a été immédiate : gazage puis cinq hommes en Centre de Rétention…

L’équipe de cuisine Salam avait préparé à manger, du riz, du poulet à la crème et une salade de fruits. Nous avons maraudé et trouvé quatre personnes à nourrir. Les gars étaient bien cachés car hier soir l’association de service indique avoir distribué…

Le Tribunal Administratif décide l’évacuation de l’Espace Jeunes du Moulin.

Le 3 septembre a effectivement eu lieu une audience au Tribunal Administratif dont les conclusions nous ont été communiquées le lendemain :

« Article 3 : Il est enjoint aux occupants des parcelles AD 95 et AD 403 situées sur la commune de Grande Synthe de les libérer sans délai. »

« Article18 : Il n’entre pas dans l’officie du juge administratif d’autoriser la commune à demander à l’Etat, sur le fondement des dispositions du code ces procédures civiles d’exécution, le concours de la force publique pour l’exécution de la présente ordonnance. Les conclusions correspondantes de la commune sont, par suite, irrecevables. »
Cela signifie-t-il qu’il faut un autre jugement devant un autre tribunal ou bien que cette décision revient aux autorités d’Etat ?

N’oublions cependant pas que le Tribunal Administratif après son audience du 7 février 2019 avait rappelé un point de droit très important :

« Article22 : l’orientation vers ces centres d’accueil ne peut être proposée qu’avec le consentement exprès des migrants, selon des modalités bien précises, et sans contrainte. Or, en l’espèce, il ressort tant des articles de la presse locale que des nombreux témoignages figurant au dossier que les mesures d’orientations ont été accomplies sans le consentement des personnes concernées. »