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POUR LES MIGRANTS ET LES PAYS EN DIFFICULTÉ

Actualités

ÉTAT D’URGENCE.

Lettre ouverte de JClaude Lenoir, envoyée à la presse, aux autorités d’Etat locales, au Procureur, au président de la République et à Madame, aux ministres (Premier, Intérieur, Justice et Santé) et au DDD.

ETAT D’URGENCE.

Etat d’urgence…Hiérarchie sans tête ???

En cet état d’urgence où notre Président et son gouvernement en appellent à la responsabilité de tous et ne cessent de répéter l’importance de la distanciation sociale et du respect des gestes barrières pour notre santé,
En cette période où notre Président et son gouvernement instaurent le confinement de tous et des plus précaires,
En cette période où notre Président et son gouvernement affrètent des bus pour la mise à l’abri de nos Amis,
En cette période où notre Président et son gouvernement organisent une distribution de nourriture aux plus démunis d’entre nous…
M. Le Procureur, M. Le Préfet, M. Le Sous-préfet continuent chaque jour d’ordonner les démantèlements…tristement, scandaleusement, institutionnalisés !!!
Pourquoi de tels ordres sont-ils perpétués alors même que notre Président et son gouvernement ont donné les mesures de confinement pour tous ?
Pourquoi les représentants de la loi eux-mêmes ne respectent-ils pas les mesures prises par notre Président et son gouvernement ?
Pourquoi les forces de l’ordre sous l’autorité de M. Le Procureur, de M. Le Préfet, de M. Le Sous-préfet, démontent les tentes et jettent les maigres mais précieux effets de nos Amis alors même qu’ils sont invités à recevoir, par une association en délégation de l’Etat (et donc de notre Président et de son gouvernement), la nourriture nécessaire à leur survie dans des conditions de précarité extrême ?
Pourquoi chaque jour, à l’heure-même de cette distribution officielle, les forces de l’ordre, sous l’autorité de M. Le Procureur, de M. Le Préfet, de M. Le Sous-préfet, provoquent-elles, elles-mêmes, par le démantèlement, des regroupements avec une promiscuité forte ?

Chaque jour les forces de l’ordre, sous l’autorité de M. Le Procureur, de M. Le Préfet, de M. Le Sous-préfet ne respectent pas les mesures prises par notre Président et son gouvernement pour protéger la population et mettre à l’abri les plus démunis.
Mercredi : des tentes sont détruites et embarquées avec des effets personnels…
Jeudi : des papiers officiels sont confisqués en toute illégalité…
Dimanche : l’ensemble de la zone est démantelé à l’heure de la distribution officielle… et nos Amis se bousculent derrière les barrières mises en place pour gérer le flux d’arrivées et pour respecter la distanciation entre les uns et les autres…
Pourquoi les forces de l’ordre déployées en nombre n’étaient-elles pas en poste pour permettre le début de la distribution ?
Pourquoi les multiples appels aux autorités et les demandes directes aux nombreux gradés en place sur le site sont-ils restés sans réponse ?
Après avoir subi les démantèlements, nos Amis ont attendu une heure supplémentaire dans la promiscuité pour voir finalement la distribution annulée.
Pourquoi les mesures de démantèlement ordonnées par M. Le Procureur, M. Le Préfet, M. Le Sous-préfet ne sont-elles pas soumises, elles aussi, à l’état d’urgence et aux mesures de protection de la population instaurés par notre Président et son gouvernement ?

Hébétés devant ces ordres contradictoires,
Interdits devant cette routine inhumaine,
Révoltés par cette humiliation institutionalisée,
Consternés par cette hiérarchie sans tête…

Qui a pris la décision de cette humiliation quotidienne ?
Qui a pris la décision de ce mécanisme cruel ?
Qui a pris la décision de cette machine absurde ?
Qui a pris la décision de cette orchestration indigne ?
Qui a pris la décision de cette mise en danger d’autrui ?
Qui est le responsable des mesures de protection de toute la population ?
M. Le Procureur ? M. Le Préfet ? M. Le Sous-préfet ? Notre Président et son gouvernement ?
Qui fera enfin preuve de responsabilité durant cet état d’urgence ???

Jean-Claude Lenoir, Président de l’association SALAM Nord/Pas-de-Calais.

Démantèlements de Pâques : le mot du Président.

Ce matin, la zone des Dunes était envahie de forces de l’ordre.
Monsieur le Procureur
Monsieur le Préfet
Monsieur le Sous Préfet
Messieurs les membres des forces de l’ordre
Auraient donc organisé une chasse aux œufs
Bonne idée d’apaiser la situation !

Mais non !
Il s’agissait d’un dimanche de PÂQUES tristement BANAL !
Comment flatter son ego ?
Comment assouvir une méchanceté chronique ?
A l’heure de la distribution officielle du petit déjeuner
Rien de plus simple
DÉMANTELER et DÉMANTELER ENCORE !
REGROUPER nos AMIS alors que notre Président appelle à la distanciation sociale !!!!!

Gageons que la mémoire collective comme toujours
Saura traverser les années
L’HISTOIRE jugera
LES LIVRES d’HISTOIRE témoigneront
Communiqués, photos indigneront nos petits enfants
Et nos POLITIQUES jureront :
JAMAIS PLUS , JAMAIS PLUS , JAMAIS PLUS …..

Jean-Claude Lenoir.

Libération : Pour une régularisation des migrants sur le sol français et européen

TRIBUNE : « Libération », 10 avril 2020, 12 h 02 .

Pour une régularisation des migrants sur le sol français et européen

Par le Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse-Collège sans frontières Maurice Scève

A l’instar du Portugal, qui accorde un titre de séjour jusqu’au 30 juin, un collectif demande l’obtention d’une carte de résident pour les personnes migrantes afin qu’elles puissent accéder à un travail et à un logement digne.
Pour une régularisation des migrants sur le sol français et européen
Tribune. Nous vivons aujourd’hui une situation de crise sanitaire mondiale inédite face à laquelle les plus vulnérables d’entre nous sont les plus exposés. Aujourd’hui environ 500 000 personnes sans-papiers sont présentes sur le sol français, elles sont environ 4 millions sur le territoire de l’Union européenne, vivant souvent dans des conditions précaires inadmissibles et rendant impossible le respect des mesures préconisées par l’Organiation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre la diffusion du coronavirus.

Le Portugal a décidé d’accorder un titre de séjour temporaire (jusqu’au 30 juin) aux migrant·e·s présent·e·s sur son territoire. Une vingtaine de députés français demande également la régularisation temporaire des sans-papiers présents sur le territoire français pendant l’épidémie de coronavirus ; ils invoquent « une mesure de salubrité publique » face à la « situation dramatique des sans-papiers et des sans-abri ». Si cette mesure permettra à certain·es personnes sans papiers d’améliorer provisoirement leur situation, elle ne doit pas se faire au détriment de conditions de travail dignes et sécurisées. Nous demandons pour tous les travailleurs et travailleuses l’application du code du travail, en y ajoutant les mesures prescrites par l’OMS.

Pour que le temporaire devienne permanent
Nous soulevons la question éthique posée par l’embauche temporaire de personnes dites « migrantes » pour pallier la pénurie de personnel en France et la diminution de la main-d’œuvre disponible liée à la pandémie et la fermeture des frontières. Nous soutenons cette mesure minimale, mais nous appelons à aller plus loin. Pour que l’autorisation de séjour ne soit pas qu’un instrument pour déléguer le travail durant la pandémie, il faut que le temporaire devienne permanent. C’est pourquoi nous demandons qu’une carte de résident soit attribuée à toutes les personnes migrantes, afin de leur permettre d’accéder à un travail, et donc à un logement digne.

En Belgique, des associations lancent également un appel demandant la régularisation définitive des étranger·e·s présent·e·s dans les pays de l’Union européenne. La régularisation massive et collective des sans-papiers ne génère pas un « appel d’air ». Les régularisations massives passées n’ont pas entraîné de mouvement migratoire particulier, car ce sont avant tout les conditions de vie dans les pays d’origine qui déterminent les flux migratoires. Qu’ils soient africains, asiatiques ou latino-américains, la majorité des flux migratoires sont intracontinentaux et seule une minorité arrive aux frontières de l’Union européenne, atteintes par les migrant·e·s au péril de leur vie. L’argument de l’appel d’air est d’autant plus inadapté à la situation actuelle que les frontières sont actuellement fermées.

Si les dernières régularisations collectives de sans-papiers en France datent de 1981 et 1997, de telles opérations ont régulièrement eu lieu dans d’autres pays européens : en Belgique (1999, 2009), en Espagne (2005) et en Italie (2012). Ces régularisations massives ont toujours eu des effets bénéfiques, autant pour leurs bénéficiaires directs que pour l’économie du pays accueillant et pour sa cohésion sociale (son « vivre-ensemble »). Nous sortirons bientôt de cette pandémie avec une économie affaiblie, une société en manque de repères et de cohésion, et une crise sociale et humaine dont nous ne pouvons pas encore mesurer l’ampleur.

Egalité de droits avec les autres travailleurs
Parmi les milliers de personnes migrantes présentes sur nos territoires, nombreuses sont celles qui ont une formation et une expérience professionnelles dans des domaines variés et dans lesquels les entreprises de l’Union européenne manquent de main-d’œuvre (bâtiment, industrie, agriculture ou restauration, par exemple). Ces compétences et ces expériences, la France et l’UE en auront besoin à la sortie de la crise que nous traversons. Même sans qualification particulière, ces personnes participeront au redressement économique. Quelles que soient les compétences professionnelles ou la formation des personnes migrantes sur notre territoire, nous souhaitons qu’ils aient la liberté de trouver leur place dans la société, en égalité de droits avec les autres travailleurs.

Les circonstances exceptionnelles actuelles nous engagent à exiger cette mesure et à l’appliquer rapidement, efficacement, sans controverses, et dans l’intérêt de chacun. Alors même que la crise sanitaire que nous traversons exige de toutes et tous de faire preuve d’entraide et de solidarité, nous demandons la régularisation via une carte de résident de l’ensemble des personnes migrantes actuellement présentes sur le sol français ainsi que dans tous les pays de l’Union européenne.

Les signataires : Michel Agier, directeur d’études EHESS, Paul Aries, politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné(e)s, Esther Benbassa, sénatrice de Paris, EE-LV, Jacques Boutault, maire du IIe arrondissement de Paris, EE-LV, François Bourdillon, ancien directeur Santé publique France, William Bourdon, avocat, Françoise Bressat-Blum, présidente de l’Université populaire de Lyon, Patrick Brody, militant CGT, ancien conseiller confédéral, Julia Cage, économiste, PSE, Damien Carême, député européen, EE-LV,
Leila Chaibi, députée européenne LFI, Johann Chapoutot, historien, Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à Sciences-Po Lyon, Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon, Didier Fassin, anthropologue et médecin, Institut d’études avancées de Princeton et Collège de France, Eric Fassin, sociologue, Université Paris-8, Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, Roland Gori, professeur émérite de psychopathologie, psychanalyste, André Grimaldi, médecin endocrinologue, APHP, Corinne Iehl, conseillère métropolitaine de Lyon Ensemble !, secrétaire d’Anvita, Thierry Lang, Haut Conseil de la santé publique, Myriam Laidouni-Denis, conseillère régionale, Auvergne-Rhône-Alpes, EE-LV, Gustave Massiah, membre du conseil international du forum social mondial, Dominique Méda, sociologue, Université Paris-Dauphine, El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie, Paris-Dauphine, Nathalie Perrin-Gilbert, maire Ier arrondissement Lyon, Frédéric Pierru, chercheur en sciences sociales et politiques, CNRS, Fabien Roussel, député du Nord, PCF, Michèle Riot-Sarcey, historienne, Alfred Spira, professeur d’épidémiologie, Thomas Piketty, économiste, PSE, Jacques Revel, historien, ancien président EHESS, Sandrine Runel, présidente du groupe socialiste à la Métropole de Lyon, Serge Slama, professeur de droit public, Université de Grenoble, Barbara Stiegler, professeur de philosophie à l’Université de Bordeaux, Marie-Christine Vergiat, militante des droits de l’homme, ex-députée européenne (2009-2019), Stéphane Velut, neurochirurgien et auteur, Jacques Walter, pasteur à Lyon.

Le Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse-Collège sans frontières Maurice Scève

COVID-19 : Début de la mise à l’abri : confinement dans des centres pour les volontaires.

En fin de semaine dernière, les premiers pas sont faits pour une mise à l’abri contre le covid-19.

On nous avait enfin annoncé des départs volontaires vers des centres de confinement dans les conditions dans lesquelles nous sommes, nous, confinés.
Ces départs devaient être annoncés largement par une distribution de tracts dans toutes les langues parlées sur les camps.

A GRANDE-SYNTHE, effectivement
Le Secours Populaire, à l’occasion de sa distribution de nourriture vendredi, donnait les tracts suivants :

Cela n’a pas empêché le lendemain (samedi 4) dans l’après-midi, l’évacuation d’un campement de 10 personnes rue Alexander Fleming dernière les habitations.
Deux camions de CRS de la compagnie numéro 3 ont fait partir les personnes de leur campement et détruit le matériel de couchage.
Allez comprendre !

Ce lundi matin, comme annoncé, les premiers départs étaient proposés aux familles à la Linière : deux bus, pour 33 départs volontaires.
Pas de mise à l’abri pour le moment pour les Pakistanais et Afghans du Puythouck.

A CALAIS :
La mise à l’abri a commencé vendredi matin, sans la moindre information préalable.
95 places offertes, 93 départs volontaires.

Mais le lendemain matin, samedi 4, démantèlement du campement rue des Huttes.
Et dimanche matin démantèlement au BMX, à l’Hôpital et à Marck.

Lundi matin, les mises à l’abri volontaires pour confinements reprennent ( 5 ou 6 bus) tandis que le campement des Soudanais, rue des Huttes est à nouveau démantelé…
Belle façon d’instaurer la confiance nécessaire pour inciter les gens à partir dans des structures proposées par l’Etat…
Allez comprendre !