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Auteur/autrice : Michel Devynck

Expulsion des migrants au Rwanda : la chambre des Lords rejette le projet de loi

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Les Lords britanniques ont demandé au gouvernement de repousser la ratification du traité signé avec le Rwanda, qui légalise le transfert des demandeurs d’asile dans ce pays. Si ce vote ne bloque pas définitivement le texte, il donne en revanche du fil à retordre au gouvernement britannique, qui tente depuis près de deux ans de concrétiser ce projet.

Le projet de transfert des demandeurs d’asile au Rwanda a du plomb dans l’aile. Lundi 22 janvier, les Lords britanniques ont rejeté le traité signé avec Kigali, visant à expulser les migrants arrivés au Royaume-Uni par la Manche. Une majorité de représentants siégeant à la chambre haute du Parlement ont demandé au gouvernement de repousser la ratification de ce traité tant qu’il n’a pas été effectivement démontré que le Rwanda est un pays d’accueil sûr pour les exilés.

Deux-cents quatorze Lords ont ainsi suivi la recommandation d’un comité transpartisan, qui a estimé dans un rapport publié la semaine dernière que les garanties fournies par le traité étaient « incomplètes », tandis que 171 d’entre eux se sont opposés à la motion.

Contrairement aux membres élus de la Chambre des Communes – qui eux, ont validé le texte le 17 janvier à une confortable majorité – les Lords n’ont pas le pouvoir de bloquer la ratification d’un traité. Mais le vote de cette motion, à laquelle le gouvernement devra apporter une réponse, laisse présager de nouvelles difficultés pour ce projet de loi controversé. Le texte doit donc encore être débattu une nouvelle fois à la chambre haute du Parlement britannique la semaine prochaine.

Du côté de Downing Street, on préfère minimiser l’impact du vote : d’après le porte-parole du Premier ministre, la décision des Lords ne retardera aucun vol à destination du Rwanda.

« Pas compatible » avec le droit international

C’est sur la base de ce traité que le projet de loi du gouvernement conservateur, socle de la politique de lutte du gouvernement contre l’immigration clandestine, a été élaboré. Le texte signé en décembre avec Kigali est en effet censé répondre aux préoccupations de la Cour suprême britannique, qui avait jugé le projet illégal dans sa précédente version par crainte que les demandeurs d’asile soient ensuite transférés vers d’autres pays où ils seraient en danger.

Ce vote constitue donc l’une des dernières cartes du gouvernement conservateur pour sauver ce projet emblématique, maintes fois mis en échec depuis son annonce en 2022 par l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

« Dès le premier jour, cette politique a été une perte de temps et d’argent totalement irréalisable. Pourtant, les conservateurs sont obsédés par l’idée de faire avancer ce projet », a affirmé le chef du parti de l’opposition des Libéraux-Démocrates à la Chambre des Lords, Dick Newby, cité par The Guardian. Le gouvernement devrait maintenant accepter la réalité et abandonner » ce projet.

En plus des associations, de l’opposition britannique et de la Cour suprême, l’agence des Nations unies aux réfugiés (HCR) a également estimé que la dernière version du projet de loi n’était toujours « pas compatible » avec le droit international. Le HCR accuse notamment le Royaume-Uni de violer l’esprit de la Convention de Genève, relative au statut de réfugié, en « déplaçant le fardeau », alors que la plupart des réfugiés sont hébergés dans les pays en développement.

Des réfugiés dépendants de l’aide humanitaire

Malgré les multiples rebondissements que connaît le projet depuis près de deux ans, le ministre des Affaires étrangères rwandais Vincent Biruta assure que son pays restait « très engagé » dans le partenariat avec Londres, relate le journal rwandais The News Time. Le Rwanda a déjà reçu près de 240 millions de livres de la part du Royaume-Uni, pour couvrir, d’après les autorités britanniques, les coûts de l’installation des migrants.

En avril 2023, le porte-parole adjoint du gouvernement Vincent Mukuralinda assurait à InfoMigrants que le pays était déjà « prêt à accueillir toutes les personnes » susceptibles d’être transférées sur son sol. Des hôtels de Kigali ont par exemple été mis à disposition pour accueillir les demandeurs d’asile à leur arrivée.

Dans cet État d’Afrique des Grands Lacs, vitrine de l’Afrique moderne depuis quelques années, le quotidien des réfugiés issus des pays voisins n’est pourtant pas des plus enviables. « Ici, les réfugiés ont accès aux mêmes services de base que les Rwandais, comme la santé, l’école ou le travail, avait expliqué Lilly Carlisle, chargé de communication pour le HCR dans le pays. Ça, c’est pour la théorie. Dans la réalité, c’est beaucoup plus compliqué. Il est très difficile, pour ces personnes, de trouver un travail et donc de construire leur vie. Des années après leur arrivée, la plupart restent dépendantes de l’aide humanitaire ».

Conséquence, « près de 90% des réfugiés comptabilisés au Rwanda vivent encore dans des camps ». Certains, depuis plus de 20 ans.

Par La rédaction Publié le : 23/01/2024

UNE GRÈVE DE LA FAIM À SALAM

Pierre, un de nos bénévoles de Dunkerque, a commencé une grève de la faim, mardi 22,  il y a deux semaines, avec la déclaration qui suit.

C’est une décision qu’il a prise seul, que nous ne pouvons que respecter…

« Un mois et demi qu’il pleut 

J’ai  commencé un grève de la faim le 22 novembre.

Ma plainte pour vol de mon camion est bloquée 

Les pompes à incendie ont été démontées 

Ils continuent à détruire le camp malgré la pluie et le froid 

Je demande 

Le respect des associations qui travaillent dans le camp 

Le  ravitaillement en eau du camp par la sécurité civile 

Le respect de la loi hivernale rentrée en vigueur en octobre 

Je serai suivi par un médecin. 

Après des mois passés dans le camp je souhaite dire non. »

Jean-Claude Lenoir, président de Salam Nord/Pas-de-Calais a ajouté :

« Face aux murs gouvernementaux, nous sommes surpris qu’il n’y ait pas plus d’actions relativement radicales pour essayer de faire bouger les lignes…

Pierre a entamé hier sa 3ème semaine de grève de la faim, et a perdu un dixième de son poids ; sa situation risque de devenir plus critique.

Il s’est installé à partir d’hier soir à la Maison Sésame à Herzeele (lieu d’accueil pour des familles et des personnes vulnérables en exil). 

Le soutien s’y organise autour de lui.. Anne, aussi bénévole à Salam, a été la première à passer la journée du 5 décembre avec Pierre en jeûnant.

GROSSE ÉVACUATION DES CAMPS DU CALAISIS ET DU DUNKERQUOIS LE 30 NOVEMBRE …

« C’est une action répressive stupide et électoraliste pour faire plaisir à l’extrême droite. Il y a une montée d’un racisme culturel latent. C’est très, très grave. J’en veux beaucoup à notre gouvernement, ils sont trop intelligents pour ne pas savoir ce qu’ils font. Avant, ceux qui n’aidaient pas les migrants se désintéressaient du sujet. Mais aujourd’hui, on entend des propos racistes déconcertants »,déclare Jean-Claude Lenoir, président de Salam Nord/Pas-de-Calais à France 3 Région – France TV info, pendant l’évacuation.

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LE MOT DU PRÉSIDENT APRÈS L’ÉVACUATION DU 30 NOVEMBRE

RAPPEL DES FAITS

Une grosse évacuation a eu lieu le jeudi 30 novembre, aussi bien sur Dunkerque que sur Calais.

Tout a commencé dans l’obscurité la plus totale : le HRO (Human Rights Observers) a constaté la présence policière, à proximité des camps, dès 5 h du matin à Calais et dès 6 h 45 du côté de Dunkerque.

Il fait très froid. Quand le jour se lève, le paysage apparaît complètement givré.

La présence policière est importante.

Les camps ont été isolés immédiatement :

  • A Calais par le blocage de rues (d’abord rue de Judée et rue du Beaumarais).
    Juste avant 7 h, un cordon sur la rue de Judée empêche les gars de fuir.
  • Côté Dunkerque, les accès sont bouclés tout autour d’un large secteur : Mardyck, l’ancien motocross, le lieu de distribution et devant l’entreprise SDMT.

La circulation des trains est coupée.

De très nombreux bus sont mobilisés pour la « mise à l’abri » qui, malgré son nom, est faite sous contrainte.

A Calais : A 9h20, une vidéo du HRO montre quatre hommes assis par terre avec six policiers debout devant eux. 

Un policier explique au HRO qu’ils sont assis par terre « pour éviter qu’ils s’enfuient ». On doit les conduire au bus.

Côté Dunkerque : A partir de 10 h, les policiers rassemblent tout le monde dans un périmètre en leur courant après.
Les gens n’ont pas le choix : « Hôtel ou CRA. »

On voit, sur une vidéo du HRO, certains se sauver du groupe.

Quelqu’un annonce au téléphone être dans un bus qui va à Perpignan…

Très vite les terrains commencent à être « nettoyés », c’est-à-dire débarrassés des tentes et abris ; quatre tractopelles en action côté Dunkerque.

L’HORREUR !!!
Non contents de harceler nos AMIS, les services préfectoraux ne respectent personne.
En effet les services préfectoraux avec une arrogance surréaliste affirmaient devant les
médias agir avec humanité pour mettre nos AMIS à l’abri face au mauvais temps, étant
certainement loin des HAUTS DE France durant ces dernières semaines de pluies incessantes !
Ces mêmes services ajoutant qu’il s’agissait aussi d’éviter de les voir prendre des risques
inconsidérés en tentant de rejoindre le Royaume Uni !
Entendant certainement gronder les citoyens lassés d’être pris pour des imbéciles naïfs, les
services préfectoraux ont tenté de rectifier quelque peu le tir en justifiant leurs harcèlements par
des décisions judiciaires !
Aucun complexe : il s’agit vraiment de méthodes d’un autre siècle où les dirigeants n’avaient
aucune considération ni respect pour le bas peuple !
Monsieur le Président de la République et son Ministre de l’Intérieur n’ont pas choisi les meilleurs
ambassadeurs pour soigner leur popularité !!!!!
Pourquoi gâcher autant d’argent dans des actions récurrentes depuis 20 ans et systématiquement
vouées à l’échec faute d’avoir été préalablement intelligemment travaillées !
Les solutions sont pourtant simples :
RESPECT de l’être HUMAIN
PRÉPARATION EN AMONT
PRÉSENCE DE TRAVAILLEURS SOCIAUX
TEMPS D’ÉCHANGE AVEC NOS AMIS
Et cesser
DE MENTIR
DE PRENDRE LES GENS POUR DES IMBÉCILES
Et DÉCOUVRIR UN MINIMUM D’HUMANISME
Nos AMIS ne méritent pas un tel mépris
Notre République a toujours été forte de sa FRATERNITÉ

Jean-Claude Lenoir, président de Salam Nord/Pas-de-Calais