Vers une immigration respectueuse
La situation actuelle (en France comme à l’international) exige une actualisation régulière de nos propositions et un réinvestissement d’énergie pour que nous soyons, une fois de plus, force de proposition.
Notre force est que, derrière les statistiques, derrière les chiffres qui abondent dans les discours et dans la presse, les milliers de migrants restent pour nous des milliers de visages : des êtres humains.
Après les avoir raillées, les différents gouvernements avaient finalement rejoint nombre de nos propositions :
Distribution de repas, douches, WC, accueil de jour, CAO, CAP, CAES…
La politique actuelle du refus de ce qu’ils appellent « points de fixation » provoque un retour en arrière…
Et nous qui espérions qu’ils iraient enfin jusqu’à réétudier les accords de Dublin !
Les bateaux qui sauvent les gens de la noyade en Méditerranée ne trouvent plus de ports d’accueil…
Le passage au Royaume Uni est de plus en plus contrôlé.
On nous dit que la frontière est totalement étanche.
C’est faux, mais le passage demande sans cesse de la réactivité face aux évolutions des contrôles. Les migrants prennent du coup de plus en plus de risques (sur les autoroutes, par la mer…), faisant les choux gras des passeurs.
Soit leur séjour sur notre littoral se prolonge et rend son côté précaire de plus en plus insupportable, soit ils ont recours à l’éloignement de Calais : ils partent de plus en plus en amont. Les prix ont connu l’inflation !
On leur dit : « Venez en CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation, lieux de mise à l’abri) ou CAES (Centre d’Accueil et d’Examen de Situation) ».
Bien sûr, nous souhaitons que tous aient accès à un confort minimal (un toit, un lit, une douche…)
Mais compte tenu du fonctionnement des demandes d’asile, nous refusons tout placement dans la coercition. Sinon on prépare un retour rapide dans les 24 ou 48 h.
On nous a dit : « Ces gens-là ne demandent rien à la France, ils n’ont pas leur place ici. »
Mais pour qu’ils aient envie de demander quelque chose à la France, c’est-à-dire pour qu’ils aient envie d’y rester, ne faudrait-il pas qu’on leur offre autre chose que de dormir sous un buisson ou sous une bâche avec la peur d’être réveillés au milieu de la nuit par un jet de gaz lacrymogène et par les coups de pied des forces de l’ordre ? Ne faudrait-il pas qu’il n’arrive plus, pendant qu’ils sont partis à la douche, qu’on enlève leur bâche, leur tente, leurs bidons d’eau, et même leur sac à dos avec dedans des papiers, des médicaments…
Si l’Etat français veut vraiment les accueillir, il doit commencer par créer un rapport de confiance, pas la défiance et la peur…
Le texte complet à télécharger :
VERS UNE IMMIGRATION RESPECTUEUSE (Propositions mises à jour, automne 2019).