Un camp de réfugiés détruit par le feu à Cherbourg
13 septembre 2010 - Ouest France - Thierry Dubillot
Une quinzaine de cabanes sont parties en fumée hier, sur un terrain vague. Elles abritaient des Afghans et des Iraniens qui espèrent passer en Angleterre.
Hier, vers 17 h 30, une lourde fumée noire s’élève au-dessus de Cherbourg. Sur un terrain vague, avenue de Bremerhaven, des habitations rudimentaires, couvertes de bâches plastiques noires sont en feu. Une quinzaine au total. Habituellement, elles abritent les réfugiés afghans ou iraniens, qui ont fui leur pays et espèrent passer en Angleterre.
En cette fin d’été, ils sont une quarantaine sur le site. Les pompiers arrivent très vite. Une quinzaine d’hommes et deux fourgons pompes. Alors que des petites cartouches de gaz explosent, il ne leur faut pas plus d’une demi-heure pour éteindre les flammes. Mais il ne reste plus que deux ou trois « bungalows » intacts. Au moins quinze de ces habitations de fortune sont calcinées.
Lieu de culte
Il n’y a pas de blessés. Peu à peu les réfugiés, des hommes de 20 à 30 ans, arrivent sur les lieux et découvrent le désastre. La police, le procureur de la République procèdent aux premières constatations. Il n’y a pas de doute sur la thèse criminelle.
« C’est scandaleux. Dans le contexte actuel d’expulsion des Roms, quelques esprits faibles pourraient être tentés. » Daniel Jouanne, adjoint au maire, tempère aussitôt : « Il faut attendre ce que va dire l’enquête. »
Les bénévoles de l’association « Itinérances » qui aident ces réfugiés depuis plusieurs années sont là aussi. L’urgence, c’est le relogement. « Ils ont perdu le peu qu’ils avaient. Mais le pire, c’est leur lieu de culte. Le Coran a brûlé. »
On s’attend à ce que cet incendie relance une polémique autour de ces installations illégales. Le maire de Cherbourg a aussitôt prévenu le préfet. « Bien sûr, nous avons des solutions de logement », reprend son adjoint. « L’auberge de jeunesse par exemple. Mais après tout, ces gens sont sous la responsabilité de l’État. Cela fait des années depuis la fermeture de Sangatte, que nous alertons les autorités à ce sujet. Et rien n’est fait. »
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