Squat du boulevard Victor-Hugo : ils doivent libérer les lieux
20 novembre 2013 - Nord Littoral - D. K.
Hier, des dizaines de personnes ont manifesté leur soutien.
"Un toit pour tous", "Sauvez notre refuge". Les banderoles de soutien sont déployées devant le tribunal d’Instance de Calais hier matin, avant que le jugement concernant le squat du boulevard Victor-Hugo soit rendu. Le tribunal a ordonné la libération des lieux. L’activiste No Border poursuivie a été condamnée
Vers 8h30, des policiers sont aux abords du tribunal de Calais. Des no-borders arrivent place Crèvecoeur. Des membres d’associations mais aussi des personnes lambdas les rejoignent, en soutien. Tous attendent la décision de la justice concernant le squat du boulevard Victor-Hugo, un squat dans lequel vivent des femmes et des enfants qui ont fui leur pays.
Les banderoles sont déployées, "sauvez notre refuge", "un toit pour tous". « C’est bien résumé ! », commente un homme qui a rejoint cette manifestation. Tous veulent pointer du doigt la situation. « Fermer cette maison, à cette période... », soupire un homme avant d’ajouter : « Les gens ne squattent pas par plaisir ! Ils ne peuvent pas faire autrement ! » Tous ont bien conscience de l’enjeu : si le tribunal décide de l’expulsion, des femmes et des enfants « seront à la rue ». La maison qui est occupée depuis plusieurs mois par des migrants était effectivement inoccupée depuis quelque temps mais appartient à une octogénaire qui veut récupérer son bien immobilier.
« Il n’y a pas d’autre endroit »
Une jeune femme, qui n’est membre d’aucune association, confie être venue aujourd’hui en soutien car pour elle « c’est important ! » Et elle ajoute : « la situation globale... La politique menée par Natacha Bouchart ne me convient pas. On ne propose rien pour ces gens. Si on ne se mobilise pas, c’est la porte ouverte à tout ! » Que vont devenir ces femmes et ces enfants qui avaient trouvé refuge au squat du boulevard Victor-Hugo, « loin des dangers de la rue » ? La question apparaît clairement en toile de fond. Deux Dunkerquoises, membres du MRAP et de l’association Salam, ont aussi fait le déplacement. « Ces femmes et ces enfants sont protégés des violences extérieures. Le projet des no-borders est intéressant. Ca demande un dévouement extraordinaire. » Philippe Wannesson, de la Marmite aux idées, rappelle : « Quel que soit le résultat, la balle sera dans le camp des politiques ». Martine Devries, qui fait partie de Médecins du monde, côtoie régulièrement les femmes du squat du boulevard Victor-Hugo, dont certaines sont enceintes : « Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’autre endroit. » Après avoir appris la décision du tribunal, elle confie : « Je ne suis pas surprise, c’est quand même une propriété qui appartient à quelqu’un. C’est dramatique pour ces personnes ! » Elle insiste sur les conséquences de cette décision et pointe du doigt : « Il faut trouver une solution égale pour héberger ces gens. Il y a des lieux à Calais. La justice a fait son boulot, mais ce n’est pas normal de ne pas leur donner la possibilité d’être mis à l’abri ! »
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