Sans-papiers. Manuel Valls refuse les régularisations massives

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Sans-papiers. Manuel Valls refuse les régularisations massives

28 juin 2012 - Ouest France - AFP

Le ministre de l’Interieur Manuel Valls écarte toute augmentation du nombre de régularisations des sans-papiers par rapport à l’ère Sarkozy. Il a décliné pour la première fois depuis son entrée gouvernement sa ligne de conduite en matière d’immigration. L’UMP dénonce un double langage.

Dans un entretien au journal Le Monde, Manuel Valls a présenté sa ligne en matière d’immigration. Elle sera ferme, inspirée de celle adoptée par François Hollande à la fin de la campagne présidentielle quand la droite et l’extrême droite agitaient le risque de régularisations massives d’étrangers sans papiers.

Présenté comme le champion de l’aile droite du PS, M. Valls a exclu cette hypothèse, affirmant qu’il ne ferait pas plus que ses prédécesseurs qui ont régularisé environ 30 000 personnes par an.

Une politique du Premier ministre et du président

« Être de gauche, ce n’est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse. Il faut mener une politique républicaine, conforme aux valeurs de la France, tenir compte de la situation économique et sociale de notre pays et poser, effectivement, des critères. La politique que j’applique n’est pas celle de Manuel Valls, c’est celle du président de la République et du Premier ministre », insiste-t-il dans Le Monde.

Le ministre a annoncé qu’une circulaire « pour préciser les critères » de régularisation « est en préparation ». Elle prendra en compte les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales.

Plus de rétention des familles

Alors que son prédécesseur Claude Guéant avait prévu 40 000 reconduites en 2012 après un record de 33 000 en 2011, M. Valls n’a pas avancé de chiffre.

Le ministre a annoncé deux autres circulaires : une pour mettre fin à la rétention des familles, promise par François Hollande, et une autre pour faciliter les naturalisations qui ont chuté de 40 % entre 2010 et 2011.

Les régularisations se feront « sur des critères précis, objectifs, compréhensibles », a souligné M. Valls critiquant « l’arbitraire » du précédent gouvernement qui avait donné le pouvoir aux préfets.

Un nouveau titre de séjour

Sur le plan législatif, M. Valls a annoncé une loi pour créer un nouveau titre de séjour de trois ans et une autre, « le plus vite possible », interdisant le placement en garde à vue d’un étranger pour le seul motif du séjour irrégulier conformément à un avis de la Cour de cassation. Sinon, « nous pourrions nous retrouver dans une situation où il n’y aurait plus de reconduites », craint-il.

Réactions mitigées

Si France Terre d’Asile voit dans la position de Manuel Valls « la première pierre du changement tant attendu », elle est « la première grande faute politique du gouvernement », a dénoncé Olivier Besancenot du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Spécialiste des questions de sécurité, le député UMP Eric Ciotti a dénoncé, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, « une politique dangereuse et risquée », qui va « augmenter massivement les flux migratoires ».

L’avocat Gilbert Collard, élu député avec le soutien du Front national, parle de « terrorisme intellectuel de la gauche » en matière d’immigration.

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