Nommé à Nice, Gérard Gavory, sous-préfet de Calais, revient sur les dossiers sensibles du Calaisis
3 septembre 2010 - La Voix du Nord - P. Martinache
Nommé secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes, Gérard Gavory quitte définitivement son poste de sous-préfet de l’arrondissement de Calais...
et son bureau de l’Esplanade Jacques-Vendroux qu’il occupait depuis 2007.
À Nice, où il est entré en fonction le 16 août dernier, Gérard Gavory a déjà pris la mesure du travail et des dossiers qui l’attendent, en qualité de secrétaire général, mais aussi de sous-préfet de l’arrondissement de Nice, poste qu’il conserve dans le cadre de ses attributions.
Pour le sous-préfet de Calais, cette nomination dans un département sensible, est une promotion récompensant ses succès dans la gestion des dossiers délicats auxquels l’actualité l’a exposé ces dernières années.
La nature de ces dossiers ? « Évidemment la politique migratoire et le démantèlement de la jungle » commente Gérard Gavory. Ce dossier, on s’en souvient, a d’ailleurs justifié sept déplacements d’Eric Besson, ministre de l’Intérieur, à Calais... « Le ministre a souhaité que l’on donne un coup d’arrêt à la migration sur Calais. Le dispositif de lutte contre les passeurs a été renforcé.
L’étanchéité de la frontière a elle-même été renforcée, ce qui passe par une meilleure coopération et une meilleure coordination avec les Britanniques. Il faut se souvenir que la jungle était devenue un problème d’ordre public avec une situation insupportable pour les entreprises périphériques et les personnes qui s’y trouvaient. J’observe aujourd’hui que la pression migratoire a fortement diminué avec une présence maximale de 200 à 250 migrants sur le Calais contre 1 200 l’an dernier ».
« Menace réelle »
Gérard Gavory évoque aussi « le volet humanitaire » de ce dossier compliqué, en insistant sur le rôle de médiateur qu’il a pu jouer auprès notamment des associations d’aide aux migrants. Gérard Gavory ne cache pas que la pression médiatique entourant ce sujet l’a souvent surpris. À ce sujet, s’est greffé celui des No Borders, en juin 2009, avec une présence policière spectaculaire à Calais. Gérard Gavory estime que « la menace était réelle et avait été appréciée au plus haut niveau de l’Etat » S’agissant de gestion de crise, Gérard Gavory évoque aussi l’incendie du tunnel sous la Manche, en septembre 2008, et le suivi qu’il a supposé dans le cadre du comité de sécurité et comité de sûreté dont le sous-préfet de Calais est membre.
« Une fois par mois, des rencontres avec les Britanniques ont permis de discuter des renforcements des contrôles à l’embarquement, des modifications des conditions d’intervention des services de secours dans le tunnel, et de la création de station d’extinction. C’est un travail considérable ».
S’agissant du transmanche, Gérard Gavory se souvient aussi des difficultés liées aux pannes Eurostar dans le tunnel, ainsi que des répercussions inattendues consécutives aux perturbations entraînées par l’éruption du volcan islandais.
Gérard Gavory n’oublie pas enfin le travail engagé sur la question de l’emploi, travail largement contrarié par la crise économique mondiale. Le tissu économique en a été largement affecté, comme l’ont illustré notamment les difficultés de la dentelle et de SeaFrance.
Une réception sera organisée aujourd’hui à 17 heures, en sous-préfecture, à l’occasion du départ de Gérard Gavory. Son successeur, Alain Gérard, devrait prendre ses fonctions à Calais ce lundi 6 septembre.
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