Grand froid : les migrants peuvent trouver refuge à Steenvoorde et Bailleul
2 décembre 2010 - La Voix du Nord - R. R.
Les tentes ont été installées en toute discrétion, début novembre, derrière les jardins ouvriers
qui jouxtent l’église à Steenvoorde. En toute discrétion car Terre d’errance, l’association qui gère le projet, et la mairie refusent cette année de communiquer et confirment seulement que le dispositif est le même que les deux années précédentes : une vingtaine de migrants, en continu, peuvent donc être accueillis ici. Terre d’errance a été créé en novembre 2008 par « des habitants de Steenvoorde émus du sort de ces naufragés de l’histoire ». Pour protéger les migrants du froid, la structure est rodée : il existe six « services » : laverie, vestiaire, douche, etc. et on se souvient que l’année dernière, en cas de grand froid, les migrants étaient logés dans la salle paroissiale. La réouverture du camp n’a pas, en tout cas, été évoquée en conseil municipal à Steenvoorde (les deux autres années, il n’y avait pas eu de délibération mais un petit débat).
À Bailleul, mêmes craintes par rapport à la communication, craintes sans doute liées au fait que la mise en place du camp avait provoqué des remous l’année dernière : Marine Le Pen, du Front National, avait fait un déplacement fracassant. Dans la cité de Mélusine, le camp n’a pas encore officiellement rouvert. Mais une tente a déjà été installée. Un accord pour « une quinzaine de personnes » a été passé avec la mairie. Pour l’heure, des bénévoles affluent pour apporter matelas et matériel en tout genre. « Tout va dépendre des conditions météo », explique Claire Cleenewerck, présidente de Flandre Terre Solidaire.
Du côté du commissariat de Bailleul, on explique : « On est bien sûr attentifs à ce qu’il se passe dans la vie de la cité. Mais c’est un camp très limité. Quand les gens sont accueillis dans le camp, il y a un protocole bien établi. Nous n’avons pas d’interventions spécifiques à faire. C’est de l’humanitaire. Notre rôle est plus dans l’assistance à la population, si besoin, qu’en termes de surveillance. » Le camp de Bailleul avait été mis en place pour la première fois l’année dernière, jusqu’en mai 2010.
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