AG statutaire annuelle du 28 février 2017 (AG bilan de l’année 2016)
6 mars 2017 -
RESUME DU CR D’AG DU 28 FEVRIER 2017.
Jean-Claude Lenoir, président, rappelle les grands événements de l’année 2016 :
Ouverture du CAP en janvier : « spartiate et temporaire »
Le gouvernement avait alors reconnu que c’était son rôle de prendre en charge l’accueil des migrants (Centre d’accueil de jour Jules Ferry plus CAP).
Surenchère d’installations sur la « jungle ». Les associations (dont la nôtre) n’ont pas vu venir le risque que cette augmentation du nombre faisait courir à ce bidonville (précarité, tensions…).
Les débordements autoroutiers n’ont pas aidé non plus !
43 réunions entre autorités et associations : insistance sur la nécessité d’ouvrir 4 ou 5 centres d’accueil sur toute la France.
24 octobre : démantèlement.
Ce démantèlement était nécessaire mais devait être accompagné d’un hébergement inconditionnel (demande d’asile pas obligatoire, pas de limitation dans le temps) et de l’annulation du dublinage (les bavures que l’on a pu connaître ont été corrigées immédiatement).
Monsieur Le Roux a repris finalement à son compte ces deux engagements.
5466 personnes ont quitté la jungle pour 301 CAO répartis sur 11 régions, 85 départements.
1952 jeunes (50% arrivés les derniers jours) partent dans 73 CAOMi.
460 sont pris en Grande-Bretagne, 500 quittent rapidement les CAOMi
Depuis leur création à l’automne 2015, 13 000 personnes ont rejoint un CAO.
66% fin décembre avaient demandé l’asile (dont 50% dublinés).
Beaucoup ont obtenu le statut de réfugié et ont une chance d’avoir une autre vie.
Un dispositif d’urgence devait être mis en place avec des travailleurs sociaux mais aujourd’hui la situation est dramatique…
Le bilan qui jusqu’à fin novembre aurait pu sembler assez positif est maintenant catastrophique : retour en 2012 ;
Et au niveau de l’Europe le système est frileux…
Actuellement la situation est compliquée :
A Calais jusqu’à Noël peu de migrants, surtout des nouveaux.
Le nombre augmente et Salam commence les maraudes le 2 janvier (rapidement 3 fois par jour).
L’intérêt est alimentaire, humain, et cela permet d’avoir des chiffres crédibles en réunions.
Précisions par Yolaine :
Elle remercie ses bénévoles pour leur disponibilité sans faille.
Elle compte uniquement les migrants vus le matin pour ne pas risquer d’en compter deux fois :
Du lundi au vendredi, la première semaine : 456 puis 477, 371,251, 830
25 % environ des gens vont dormir à Grande-Synthe.
Difficile de savoir combien de personnes migrantes sont à Calais (enterre 300 et 800) : la police fait tout pour les rendre invisibles (on les conduit en bus à l’est de Calais pour qu’on ne les voie pas !)
La situation est parallèle à Grande-Synthe.
Un courrier inter associatif vient de partir aux ministères.
Un AMINA pour les mineurs sera pris en charge par la Vie Active, on ne sait pas où mais pas à Calais.
Un CAO va ouvrir dans le Pas-de-Calais, et un ou deux CADA (vers Berck Plage).

Situation à Dunkerque :
Début janvier : 2800 personnes dans des tentes qui s’enfoncent dans la boue.
Les bénévoles doivent prouver aux forces de l’ordre leur identité et leur appartenance à une association reconnue pour entrer sur le camp.
Le 11 janvier l’Etat accepte le déménagement du camp mais sans s’engager financièrement.
La mairie fournit le terrain, MSF construit le camp.
Le camp est prévu pour 2500 personnes.
Les 7, 8 et 9 mars, 1500 personnes déménagent sur le camp de La Linière.
Utopia est gérant du camp mais ne connaît rien à la situation d’un camp de migrants.
Le nombre d’occupants diminue doucement (jusqu’à 634 le 26 juillet) et les abris sont démontés au fur et à mesure. Ils ne seront jamais remontés.
Le 30 mai, M. Cazeneuve et Mme Cosse visitent le camp et signent une convention tripartite (Etat, mairie, AFEJI qui devient gestionnaire du camp) avec un budget de 4 millions d’euros.
Le nombre d’occupants réaugmente doucement et se stabilise vers 1100 jusqu’en décembre, donc même après le démantèlement de Calais.
Début octobre la mairie décide une première fermeture du camp aux nouveaux arrivants avec des bracelets élastiques qui s’échangent, se prêtent et se vendent. Echec de l’opération.
Actuellement la situation est compliquée :
Le 23 février , le nombre est remonté à plus de 1500, une nouvelle interdiction aux nouveaux arrivants est décidée et mise en place plus sérieusement (avec des bracelets inviolables et une grille à l’entrée) mais les migrants font le mur et se font chasser par les vigiles…
Les bénévoles de Salam sont prêts , si la situation s’installe comme à Calais, avec des migrants qui errent hors du camps ans abri, sans eau, sans toilettes… à donner en priorité à manger, des tentes et des couvertures à ceux qui sont dehors.
Si on ne laisse pas les migrants se poser et si on ne nous laisse pas distribuer les repas chauds, nous sommes prêts à organiser des maraudes comme à Calais.
Hangar inter assos et boutique d’échanges (explications d’Henri, responsable de la distribution des vêtements) :
Le hangar : Il a ouvert le 20 juin dernier et fonctionne avec un CUI/CAE et trois services civiques.
Il sert d’abord à répondre aux urgences (ce qui est demandé hors du camp pour ceux qui sont mis à l’abri, et ce qui est recensé par l’AFEJI).
80 % des dons sont inadaptés (les gens se débarrassent).
La boutique d’échanges : c’est une belle idée, ne donner un objet qu’en échange du même en mauvais état.
Mais cela a beaucoup de mal à démarrer : tricheries, équipes trop pauvres, cadenas déjà cassé.
Bilan de Pierre, sur le Tour de France des CAO :
Les situations sont toutes différentes, pour l’alimentation, le logement…
Mais globalement ce qui est commun, c’est l’ennui, l’attente avec l’inquiétude des dublinés.
En plus ils ne savent pas combien de temps va durer leur demande d’asile. D’ailleurs l’Etat devrait enlever la clause des 18 mois.
Pour les demandes d’asile, les gestionnaires ne sont pas à même de les faire.
Le mouvement associatif doit être fort et dénoncer les abus.
Dans les grandes viles, les grosses associations peuvent plus facilement soutenir les gens dans les CAO.
Question : les CAO qui sont d’anciens centres de vacances vont retrouver leur vocation, que deviennent les gens qui y sont hébergés ?
Réponse : personne ne sera à la rue. Ceux qui devraient partir seront recasés ailleurs, même chose dans les CAOMi.
Remarque : la mairie n’aidera pas.
Le mouvement inter associatif aurait dû revendiquer un centre d’urgence. Il n’y a pas de cohésion forte.
Il est difficile de faire quelque chose à Calais (élections, refus de Mme Bouchard, prochain départ de Cazeneuve).
Aucun présidentiable n’a de projet concret sur l’accueil des migrants dans les cinq années à venir.
Les migrants arrivent par la Hongrie, par Vintimille. On est condamné à trouver des solutions.
Le rapport moral est adopté à l’unanimité.
COMPTABILITE :
Bilan : adopté à l’unanimité moins une abstention.
Prévisionnel : adopté à l’unanimité moins une abstention.
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